12 Mai
Dix mille loops !

Position : N 65.42869 W 046.55122 , alt. 2280 m.
Distance parcourue ce jour : 57 km
Distance totale parcourue : 500 km
Durée de l'étape : 7 H

Le vent des deux derniers jours est tombé ; il est maintenant faible et de secteur SSE. Dans de telles conditions (vent quasiment arrière), nous avons constaté les jours précédents que l'usage des Yakuzas – en dépit de leur surface plus grande - est plus mal aisé encore que celui des Access 10. Aussi, nous optons pour cette dernière et nous décidons enfin à appliquer la méthode prônée par les Norvégiens : doubler la longueur de nos lignes* (50 m pour Cornelius et Thierry, 55 m pour moi).

Cela va très vite s'avérer efficace : les voiles ont beaucoup plus d'espace pour évoluer, les « huit » sont plus grands et moins nombreux, les loops plus larges. En conséquence, nos ailes perdent moins de vitesse dans leurs circonvolutions – et gagnent donc en pouvoir de traction... Mais pourquoi n'y avons nous pas remédié plus tôt ???

Nous enchaînons les loops toute la matinée mais dans l'après-midi, le vent faiblit encore. Il nous faut à nouveau tirer des bords vent arrière. Et, une fois encore, nous ne progressons plus en ligne droite vers le Nord mais en de larges zigzags !

Lors d'une pause, un traquet motteux (petit oiseau du groupe des passereaux) en migration à travers la calotte groenlandaise - et certainement exténué par ce long voyage improbable - vient se poser à l'abri de nos pulkas. Quel est ton destin, petit oiseau ?

En fin d'après-midi, les pointes de vent atteignent difficilement les 10 km/h : agacés par une progression inefficace, nous décidons de planter la tente, tout en nous tenant prêts à repartir au moindre signe d'Eole... Mais ce dernier ne daigne remontrer le bout de son nez...


* De la voile jusqu'au kiteur, le kite se compose d'une voile à caissons (assez similaire à un parapente) d'où part un réseau de suspentes, elles—mêmes reliées à 4 lignes dont la longueur varie (en fonction de la force du vent et de l'allure à laquelle se fait la progression). Les 4 lignes viennent se fixer sur une barre (sur les Access) ou sur deux poignées (dans le cas de la Yakuza). Barres et poignées sont mousquetonnées sur le ponté du baudrier. La quasi totalité de la traction fournie par la voile est donc transférée vers le bassin du skieur et non pas vers ses bras.