1er Mai
C'est parti !

Position : N 61.03083 W 046.79557 , alt. 250 m.
Distance parcourue ce jour : 3 km
Distance totale parcourue : 3 km
Durée de l'étape : environ 7 H

Grand beau temps. De nouveau sur le petit port de Narsaq, nous rembarquons tout notre équipement à bord des vedettes de Peter et Kristian. Il est 9H lorsque nous largons les amarres. Nous filons plein gaz sur les eaux calmes du Bredefjord, entre îles et collines, en direction du sud-ouest.

Puis, virant instantanément vers le nord-ouest et la calotte, nous « embouquons » un bras secondaire, le Qaleragdlit fjord. Sur sa rive nord, de très chaotiques langues « vomissent » en mer le trop-plein de glace descendu de la calotte. Le spectacle est dantesque ! Thierry et Cornelius, dont c'est le premier contact avec l'inlandsis, prennent la mesure de ce géant de glace...

A 11 H, nous mettons pied à terre en rive droite (angle sud-ouest) du glacier Qaleragdlit (N 61.02042 W 046.74197).

Nous prenons aussitôt pied sur le glacier et en parcourons rapidement le bas afin de nous assurer du franchissement possible de la zone crevassée. Nous pouvons être satisfaits ! Ce qui constituait jusqu'ici une interrogation majeure s'avère d'emblée être une formalité : aucune crevasse digne de ce nom, aucune rivière glaciaire ne protègent l'accès aux pentes supérieures du glacier...
Forts de ce constat, nous débarquons tout notre matériel sur les dalles granitiques de la berge, faisons nos adieux à nos pilotes, et débutons un travail de forçat : le hissage, sac après sac, du matériel sur le sommet du front glaciaire.

Ce labeur terminé, chacun s'attelle à préparer ses pulkas et à les remplir le plus consciencieusement possible.
Nous quittons définitivement la côte vers 16 H. Les premiers mètres parcourus nous renseignent aussitôt sur les efforts que nous allons devoir fournir pour atteindre la partie enneigée du glacier : ils seront considérables car la glisse est plus que mauvaise sur cette surface particulièrement abrasive.

Toujours chaussés de nos baskets, zigzagant entre de rares crevasses, nous halons les pulkas sur une glace grise et granuleuse pendant 2 km. Au terme desquels nous sommes heureux et soulagés de retrouver la neige. Chausser les skis est maintenant possible. Aussi l'effort de traction devient plus régulier et légèrement moins laborieux.
Ce soir, depuis l'emplacement du bivouac, situé à 250 m d'altitude et à 3 km de la côte, la vue est splendide sur les zones très crevassées du glacier Qaleragdlit.